TOUT SAVOIR SUR CASTELNAUD-DE-GRATECAMBE

La terre est vieille de sa création, il y a un vestige à CASTELNAUD qui pourrait faire croire qu'à l'époque où les Celtes occupaient le pays, ils y auraient laissé des traces. 

Pendant l'occupation des Romains en Gaule, des soldats ont campé à VILLENEUVE-SUR-LOT et venaient se divertir sur les côteaux de CASTELNAUD où ils ont pu admirer les gracieuses vallées, celles qu'on peut voir depuis le lieu-dit "La Tuque" et qui embrassent la vallée de la Lède, du Lot et de la Garonne, voire même jusqu'à la chaîne des Pyrénées, visible par temps clair. 

De l'époque romaine, il n'y a pas beaucoup de restes, sauf au presbytère où, dans les murs de base de la cave il semblerait y avoir des vestiges romains et féodaux, car les murs ont une épaisseur de plus d'1m20 et la construction en briques rouges qui s'y trouve pourrait être soit romaine, soit moyenâgeuse.

 

Son nom l'indique en patois, CASTEL NEOU, le château nouveau. Ce nom conviendrait de la possession à CASTELNAUD d'un château appartenant au seigneur de CANCON. En l'opposant au leur, ils l'auraient appelé le château nouveau d'où CASTEL NEOU. Le mot GRATECAMBE ou GRATECOMBE vient du latin GRATUS CAMPUS qui signifie "la gracieuse vallée".

CASTELNAUD DE GRATECAMBE = CHATEAU NOUVEAU DE LA GRACIEUSE VALLEE

Cette bastide est attribuée à Alphonse de Poitiers entre 1256 et 1270. Le village épouse le sommet d'un coteau étroit et allongé aux versants escarpés, assurant une défense naturelle. Un livre (M. MASSIP, disponible aux archives d'AGEN) traitant des seigneurs de CANCON et écrit à la fin du XIXè siècle, note la présence de ruines romaines à la "Sarlate", puis au Moyen-Age, les seigneurs de CASTELNAUD, peut-être seigneurs de CANCON, catholiques de religion, font la guerre aux seigneurs de MONFLANQUIN, qui sont protestants. L'auteur signale plusieurs cimetières protestants dans le village, ce qui serait conforme à ce qui se fait en certaines régions où les familles se font enterrer dans leurs propriétés (REOLAIS et DURAQUOIS).

 

Le plan est établi selon le tracé linéaire de deux rues longitudinales parallèles à la ligne de crète, l'église occupant l'extrémité est du plateau ; sur la place centrale ouverture entre les deux rues, se tenaient le marché et les foires institués par François Ier en 1529. Mise à part une maison en pan-de-bois du 16e ou du 17e siècle, l'essentiel du bâti visible depuis la voie publique date de la fin du 18e siècle et du 19e siècle. De nombreuses habitations situées dans le village ont été reconverties en fabriques de pruneaux d'Agen durant la 1ère moitié du 20e siècle, avant leur abandon durant le 4e quart du 20e siècle. La topographie a limité l'essor de l'agglomération, restée figée dans son parcellaire médiéval ; au 19e siècle, la mairie et l'école sont implantées à l'ouest du centre ancien, de l'autre côté de la route de Cancon à Villeneuve-sur-Lot (actuelle RN 21) , ainsi qu'une usine de pruneaux et un lotissement durant le 4e quart du 20e siècle.

 

De ce château de CASTELNAUD (situé à la place du cimetière actuel) il ne resterait que quelques pierres qui, sont la base du presbytère, d'ailleurs un chemin qui se trouve derrière cette bâtisse porte le nom de "Chemin de ronde". Il y a 30 ans, ce chemin était plus remarqué sur la place Nord du village mais les transformations et les constructions nouvelles l'ont fait disparaître. Seul derrière le presbytère il y figure encore.

Petit-fils du marchand François, fils de l'officier de santé Raymond, Pierre Daunou naît le 28 août 1725 à Castelnaud-de-Gratecambe. Conformément aux pratiques du temps, il entre en apprentissage à Agen seulement âgé de 14 ans, chez le maitre-chirurgien Jean Lamothe. Après 2 années de « chirurgie pratique », le 15 décembre 1741, Marguerite Piedfort, l'épouse du maître Lamothe, lui rédige son certificat d'apprentissage. Monté à Paris, installé dans le quartier Saint-Sulpice, le jeune Pierre complète sa formation en suivant les cours sur « les principes de chirurgie », à l'Ecole royale de chirurgie. Le démonstrateur Simon, lui remet son certificat d'assiduité le 4 septembre 1750. Puis dans la même école, il se spécialise sur « les maladies des femmes grosses, en travail, et accouchées ». Le prévôt de l'école et démonstrateur en « l'art et science des accouchements » (sic), le Sieur Gervais, lui remet son certificat d'assiduité le 12 novembre 1750. Au printemps de l'année 1751, notre jeune chirurgien accompagne à Boulognesur-Mer une adepte des bains de mer. Il y rencontre Marie Madeleine Antoinette Péronne Sauzet (1720-1789), fille aînée d'un maître chirurgien de la ville, dont les aïeuls paternels étaient apothicaires2 en Dauphiné. Les tourtereaux convolent en l'église Saint-Nicolas, le 24 aout 1751. Son seul fils survivant, le célèbre Pierre-Claude-François (1761-1840), pérennise le patronyme. Ordonné prêtre chez les Oratoriens, en décembre 1787, sa congrégation est supprimée en 1790. Il abandonne alors toutes activités ecclésiastiques. Suite à sa protestation contre l’arrestation des Girondins, incarcéré d’octobre 1793 à octobre 1794, il échappe à la guillotine grâce au coup d’État du 9 Thermidor. Membre puis président de la Convention Nationale, il est l’un des rédacteurs de la Constitution de l’An II. Écarté de la politique, il est promu historien de l’Empire et archiviste à la Bibliothèque Sainte-Geneviève de Paris. Après une vie exemplaire, Daunou fils repose au cimetière du Père-Lachaise. C’est peut-être en les évoquant avec son fils que notre chirurgien adopte les idées de la Révolution. Le 29 avril 1793, il est nommé “membre du Comité de section” et, le 3 juillet 1794, un certificat de civisme élogieux figure dans le Registre aux Délibérations de la commune. Pierre Daunou père décède en son domicile, le 31 décembre 1794. Sa sépulture, certainement située en Basse-Ville, n’a pas été préservée.

Les églises de Castelnaud

L'ancienne église de CASTELNAUD (Eglise de ST MARTIN) était succursale au début du 19e siècle. Elle est décrite en mauvais état en 1821, au point que l'évêque menace de l'interdire au culte. Elle est donc détruite en 1870, malgré des réparations réalisées jusqu'en 1826, et la reconstruction est achevée en 1877. C'était l'époque où CASTELNAUD était une vraie ville où se déroulait une très grande foire. La population en 1850 était de 1580 habitants. Pour recevoir les gens qui venaient aux foires, il y avait 7 hôtels. Une bascule se trouvait entre le monument aux morts et les anciennes écoles, dans le haut du village. 

L'église de CAILLADELLES (Eglise de ST PIERRE), considérée comme un vaisseau et chœur romans a probablement été construite au 12è siècle. L'église est décrite dans un état de délabrement complet en 1821. La paroisse de CAILLADELLES est démembrée de celle de Saint-Sulpice de Caillac en 1846 et prend le rang de succursale. La construction de la chapelle sud s'est faite en 1847 (date et inscription M.S.B. gravées sur l'arc d'entrée), le porche précédent le portail occidental a été réparé en 1874. Selon le rapport de l'entrepreneur Astié en juin 1892, le portail se trouvait "dans un état de vétusté avancé" et la partie supérieure du clocher était très détériorée.

Pierre DAUNOU, chirurgien (1725-1794)

Pour en savoir plus : http://alain.bugnicourt.free.fr/cyberbiologie/Bibliographieperso/rvb1.pdf